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Restructuration d’un monument historique en espaces pédagogiques

Restructuration monument historique : Lycée Louis Pasteur - Besançon
Façade Lycée Louis Pasteur – Besançon

 

 

 

Le lycée Louis Pasteur est l’ancien « couvent des Cordeliers », situé en plein cœur de Besançon. Inscrit au titre des monuments historiques, il présente un intérêt historique et patrimonial. La restructuration des 3 bâtiments de l’ensemble DUCAT a duré plus de 5 ans permettant la modernisation et la mise en conformité des espaces pédagogiques. Pour mener à bien ce projet, les équipes ont dû prendre en considération des contraintes liées à l’existant, aux monuments historiques et à la gestion de travaux en site occupé.

Olivier Meynadier, Responsable de l’agence de Besançon, qui a réalisé le Contrôle Technique de Construction de la conception à la livraison, revient sur cet impressionnant projet.

 

 

 

 

Un projet de restructuration lourde

Mur de refend Lycée Louis Pasteur
Mur de refend

Le projet de réhabilitation prévoyait 5 phases de travaux pour une durée de 45 mois et un montant de 6 500 000€HT. Il a eu pour ambition de transformer ce bâtiment ancien, aux salles de classe exiguës en un lieu pédagogique adapté à l’enseignement moderne.

 

Pour ce faire, l’existant a été profondément transformé. Seules les façades d’origine et les murs de refend ont été conservés. En effet, tout le second œuvre, les planchers structuraux, les dallages ainsi qu’une partie des charpentes ont été démolis pour laisser place à de nouveaux locaux.

 

Ces derniers ont été équipés de plancher bois supportés par des poutres métalliques porteuses avec la mise en place d’un flocage pour assurer la stabilité au feu. La création de plafond en plaque de plâtre et d’une chape sèche a permis l’amélioration du confort acoustique. Les zones sanitaires ont été dotées de planchers collaborants composés d’un coffrage de type bac acier avec dalle de compression en béton. Ces planchers collaborants étaient également supportés par des poutres métalliques avec flocage, pour assurer là aussi la stabilité au feu. Il a également fallu mettre en place un nouveau système de chauffage et de ventilation.

Des locaux ont également été aménagés au niveau des combles avec une charpente préfabriquée apparente de type toiture VégA® (® Brevet international et marque déposée), laquelle a été intégrée dans un concept architectural et acoustique de faux plafond à lames en bois. Cette charpente VégA® est un système breveté dans lequel des planches de bois massif sont assemblées entre-elles par des connecteurs simples, de type clous ou vis pour former des fermes porteuses.

 

Qui a dû prendre en considération de nombreuses contraintes

 

Charpente du niveau aménagé en combles
Charpente du niveau aménagé en combles

Les équipes ont été confrontées aux nombreuses contraintes liées à l’existant : contraintes altimétriques, démolitions lourdes, etc. Il a notamment fallu étrésillonner les anciennes baies avec des éléments en bois pour renforcer les façades, conserver certaines poutres de plancher et les déposer au fur et à mesure de l’avancée des travaux, ou encore combler les anciennes cheminées des murs de refend pour assurer la stabilité des murs.

 

Elles ont également dû intégrer les contraintes liées aux « Monuments Historiques ». Les façades, les menuiseries extérieures ainsi que la toiture ont dû répondre à ce cahier des charges. Les  menuiseries extérieures ont été réalisées en bois avec l’ajout de petits bois rapportés (croisillons). Les  vitrages sont en verre étiré monté en double vitrage – afin de garantir le confort thermique et le respect visuel de l’ancien. La couverture de la toiture a, elle, été faite en « petites tuiles plates anciennes de forte épaisseur ».

 

Tout en assurant la mise en conformité des bâtiments

 

Le premier enjeu de conformité a été l’accessibilité aux handicapés. Les bâtiments réhabilités sont désormais entièrement accessibles. Pour cela, chaque plancher a été mis à niveau avec les planchers existants afin d’être desservis par un ascenseur.

Le second est constitué par la Sécurité Incendie. S’agissant d’un ERP de 2ème Catégorie accueillant au global 1500 personnes, il a fallu assurer un degré de stabilité au feu d’une heure du bâtiment. D’une part, les planchers ont été protégés par du flocage. D’autre part, les éléments de charpente ont été dimensionnés pour assurer la même stabilité au feu. Il a fallu également encloisonner les 2 cages d’escaliers existantes (coupe-feu 1 heure) et créer une nouvelle cage d’escalier dans une aile du bâtiment afin de garantir la facilité d’évacuation du public.

Enfin, l’isolation thermique a été entièrement revue.

 

Un projet géré en site occupé sur plus de 5 ans !

 

Afin d’assurer la poursuite de l’enseignement, le projet s’est déroulé en site occupé sur une période de plus de 5 ans. Cela a impliqué 5 réceptions de travaux et autant de Commissions de Sécurité !

Olivier Meynadier, Responsable de l’agence de Besançon, a été l’interlocuteur unique du maître d’ouvrage pendant les 5 années du projet. Cette continuité a évidemment facilité les échanges et les prises de décision lors des modifications du projet, et également lors des différentes Commissions de Sécurité. Olivier nous explique également que « Les phases de réceptions provisoires ont fait, à chaque fois, l’objet d’un examen de la part d’Alpes Contrôles concernant les dispositions de sécurité, notamment l’isolement entre partie en activité et parties en travaux et la vérification des dégagements (issues de secours) » et ce, afin de garantir la sécurité des occupants.

 

 

Maître d’Ouvrage : conseil régional de Bourgogne Franche Comté

Assistant à Maîtrise d’Ouvrage : SEDIA

Architecte et Maître d’Œuvre : Cabinet d’architecture Olivier Tardy (Besançon)

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