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Mission coordination sécurité pour un décollage en toute sureté

« Exercice important et émouvant en fin de semaine dernière que celui de la dépose de la statue de Nicolas Dalayrac, pour cause de travaux. Que les défenseurs du patrimoine se rassurent : le musicien reviendra trôner d’ici l’été 2018.

Depuis quelques semaines, Nicolas Dalayrac trônait, seul, au cœur du chantier de rénovation de l’allée Niel. Mais en fin de semaine dernière, en deux temps et trois mouvements de grue, il a fait place nette pour le creusement du parking souterrain à venir.

L’enlèvement de la statue a été mené par l’entreprise de BTP Thomas Danizan de Villeneuve-Tolosane, sous l’égide de l’agence toulousaine d’Alpes Contrôle. La statue de douze tonnes a été soigneusement entourée d’une cage de bois. La fondation de briques foraines a été décapée pour laisser passer un socle métallique sur lequel sont venues s’arrimer les sangles. Intervient alors l’entreprise de levage TRRS et son capitaine muni d’une télécommande.

«Oh, ce chantier, ce n’est rien», sourit François Bani. Il se souvient d’avoir soulevé 34 tonnes au bout de son bras de grue posé sur un camion. Celui-ci est suspendu au moment de la levée dont les poussées sont réparties sur les quatre vérins qui l’entourent. Le décollage de la statue s’est fait sans à-coups, au millimètre près.

 

À cette place depuis 1888

Assis sur son siège de pierre, Nicolas Dalayrac s’est ensuite offert un petit tour de semi-remorque pour se poser à la droite du grand préfabriqué de chantier installé au milieu de l’allée. Toujours «encagé», il y restera jusqu’à la fin des travaux. Dans un an et demi, il fera le chemin en sens inverse pour rejoindre (presque) sa place initiale, surplombant l’entrée du parking. Le directeur du musée Clément Ader, Christophe Marquez, assistait aux opérations, rappelant que l’idée d’honorer le compositeur muretain du XVIIIe siècle avait germé en 1877 dans l’esprit de l’historien et amateur de musique, Léon Delpech. Pour sa réalisation, il suggéra de faire appel au sculpteur muretain, Grand prix de Rome, Gustave-Saint-Jean. Après de nombreux contretemps, la statue fut inaugurée le dimanche 8 avril 1888, en présence de la famille du compositeur, devant 10 000 spectateurs venant de tous les alentours. En 1942, la statue de bronze, comme celle du maréchal Niel, fut arrachée de son socle par l’occupant allemand. Un moulage a heureusement permis de les reproduire en pierre, comme nous les voyons actuellement. »

 

Evelyne Encoyand – La dépèche

 

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